Visite château de Paul Claudel à Brangues 05_02_2022

Paul Claudel, un des plus grands dramaturges et poètes du XXème siècle, est au programme de la Terminale Spécialité théâtre. Il a acquis en 1927, un château à Brangues, petit village du Nord Isère à 60 kilomètres de Chambéry et il était indispensable de s’imprégner de ce lieu où il a écrit, entre autres, voire réécrit une partie de l’œuvre au programme Le Soulier de satin et où il a accueilli des personnalités illustres que ce soit dans le domaine politique ou culturel, comme Edouard Herriot, la Reine Elisabeth de Belgique, François Mauriac, ou encore Jean-Louis Barrault. Le groupe de 14 élèves avec enseignants et intervenant, s’est inscrit dans une visite qui a suivi un parcours lecture avec des textes qui célèbrent le village mais aussi des extraits du Soulier de Satin.  Les lectures ont été l’occasion de beaux échanges et ont permis d’entrer dans une sorte de partage et de communion que le groupe a pu apprécier à sa juste valeur. C’est dans ce lieu que Paul Claudel a choisi d’être enterré.

 

Nous remercions vivement La Société Paul Claudel et Marie-Victoire Nantet, petite-fille de Paul Claudel, qui nous ont donné la possibilité de visiter le parc, en attendant une visite du château.

 

Et pour la petite histoire, c’est à Brangues qu’a eu lieu l’Affaire Berthet, qui a inspiré Le Rouge et le Noir de Stendhal …

 

Extrait de Œuvres en prose, 3 août 1940, sur Brangues 

 « Alors salut, étoile du soir ! Il y a pour t'indiquer pensivement dans le ciel, au fond du parc, dans le coin le plus reculé de mon jardin, un long peuplier mince, comme un cierge, comme un acte de foi, comme un acte d'amour ! C'est là, sous un vieux mur tapissé de mousses et de capillaires, que j'ai marqué ma place. C'est là, à peine séparé de la campagne et de ses travaux, que je reposerai, à côté de ce petit enfant innocent que j'ai perdu, et sur la tombe de qui je viens souvent égrener mon chapelet. Et le Rhône aussi, il ne s'interrompt pas de dire son chapelet, son glauque rosaire, d'où s'échappe de temps en temps l'exclamation lyrique d'un gros poisson, et n'est-ce pas Marie dans le ciel, cette étoile resplendissante ? cette planète, victorieuse de la mort, que je ne cesse pas de contempler ? »