Pourvu qu’il nous arrive quelque chose, Grégory Faive, Espace Malraux  

 

C’est à l’Espace Malraux de Chambéry que se déroulait samedi 12 octobre, Pourvu qu’il nous arrive quelque chose, spectacle humoristique, durant lequel Grégory Faive évoque, sous toutes ses facettes et sur le mode du lexique, le métier d’acteur et sa relation avec le spectateur.

 

Habillé d’une chemise et d’un pantalon noirs, le comédien, qui signe aussi la mise en scène, partage son expérience et ses impressions avec un public en petit comité. Le décor reste sobre, avec, sur fond noir, un jeu de lumières qui installe une véritable intimité avec l’auditoire pour peindre le monde du théâtre depuis sa création. L’artiste évoque avec humour, les anecdotes autour des loges, du metteur en scène, de la structure d’un théâtre, et rien n’échappe à son analyse, pas même les relations complexes entre comédiens d’une même génération, qui passent de l’admiration sans bornes à la jalousie la plus profonde. Le personnage, un comédien en proie au stress, ne manque pas non plus de faire une place aux objets qui ornent les plateaux, dont la « servante », petite lumière qui éclaire le plateau en dehors des représentations pour symboliser l’âme du théâtre, ou encore le brigadier, bâton qui permet de frapper les incontournables « trois coups ». Le spectateur apprendra aussi pourquoi le lexique du théâtre est emprunté au vocabulaire de la marine, ce qui ne manque pas de surprendre. Surprenant aussi, cette manière dont il explique, comment il est possible de retenir le texte, avec la peur d’oublier les répliques, et l’appréhension face au jeu des émotions. La liste des thèmes abordés est longue mais ouvre aux spectateurs les secrets d’un univers qui lui est souvent inconnu, et le spectacle reste en cela une véritable leçon sur un mode ludique où se côtoient les textes de Shakespeare, Molière, Lagarce, et d’autres encore.

Sans aucun artifice, le comédien réussit non seulement le difficile pari de captiver pendant plus d’une heure son public, mais aussi de l’amuser, et de l’instruire et c’est dans une reprise particulièrement réussie de New York, New York de Liza Minnelli, que le spectacle s’achève, sorte de délire propre à tout artiste qui rêve de voir un jour son nom, en haut de l’affiche…. Tout un programme inspiré du Petit lexique amoureux du théâtre de Philippe Torreton.

 

                                                                                                                                                                                                                                                       Barbara Damide, 2nde 8