Le Conte d’Hiver, William Shakespeare, Espace Malraux, par Margault Morand, TES1

 

Traduction :Daniel Loayza

Metteur en scène : Patrice Pineau

Compagnie : Compagnie Pipo-Patrick Pineau

 

 

Le conte d’hiver, de Shakespeare est une pièce composée de cinq actes : les trois premiers correspondant à la partie tragique, et les deux derniers à la partie comique, se déroulant seize ans plus tard. Elle met en scène un roi de Sicile, Léonte, devenu fou et paranoïaque. Ce dernier croit que sa femme, Hermione, alors enceinte, l’a trompé avec son ami d’enfance, Polixène, roi de Bohème.  Il fait enfermer sa femme, qui accouche en prison, et fait abandonner sa fille, Perdita. Hermione meurt lorsqu’elle apprend que sa fille a été abandonnée, après avoir été innocentée par l’oracle d’Apollon. Perdita, alors recueillie par un berger de Bohème, s’éprend d’amour pour Florizel, fils de Polixène. Les amants ne pouvant se marier à cause de leur différent statut social et après avoir été découverts par Polixène, fuient en Sicile sous les conseils de Camillo. Là-bas, ils retrouvent Léonte qui doit les aider à faire accepter leur amour par Polixène. Ce dernier arrive à la cour de Léonte, suivi du père adoptif de Perdita, qui va annoncer qu’il l’a recueillie. La pièce se finit en « happy end » avec la résurrection d’Hermione, les retrouvailles entre le père et la fille, l’amitié retrouvée entre les deux rois, et l’amour enfin possible de Perdita et Florizel.

 

La représentation dure trois heures, coupée par un entracte de quinze minutes, qui marque bien le passage de la pièce de style tragique au style comique. L’ambiance sur scène alors austère du côté de la Sicile, devient plus paisible et plus joyeuse, placée sous le signe de l’amour du côté de la Bohème. Grâce aux costumes, ancrés dans le présent, et des accessoires appartenant au passé, on peut imaginer cette histoire dans l’époque que l’on souhaite. La mise en scène mobile permet d’imaginer plusieurs lieux sans problèmes, et l’utilisation de vidéos et de musiques donne du relief à la pièce et permet de ne pas lâcher le fil de l’histoire. Le seul inconvénient est que l’on est davantage attiré par l’écran que par ce qui se passe réellement sur scène…

 

Patrick Pineau parvient à rendre cette pièce shakespearienne mais peu connue attirante et facilement compréhensible. Pour moi, Patrick Pineau donne envie de se plonger dans la lecture du Conte d’hiver, et parvient à rendre « accessible » à tous ce grand classique. La représentation est donc le résultat mérité d’un long travail du metteur en scène et des acteurs qui méritent tous les éloges déjà reçus.

 

 

Margault Morand, TES 1